dimanche 23 octobre 2011

Jim Morrison, Même mort il sonne à la porte...


Une critique parue aujourd'hui dans Krinein.

Pour ceux qui n'arrivent pas à lire :

You know that it would be un­true
You know that I would be a liar
If I was to say to you
Girl, we couldn't get much hi­gher
Come on baby, light my fire
Come on baby, light my fire
Try to set the night on fire


Pour qui­conque s'in­té­resse à l'his­toire du rock, et par­ti­cu­liè­re­ment à la période phare que consti­tuent les an­nées 60, Jim Mor­ri­son est une fi­gure culte, aussi in­con­tour­nable et tra­gique qu'un John Len­non ou un Keith Moon. En moins de six ans, Mor­ri­son im­pose The Doors comme un des plus grands groupes de rock de son époque, de­vient lui-même une icône adu­lée, sombre dans une sorte de dé­pres­sion et meurt en 1971 avant même d'avoir eu 28 ans (plus vieux que James Dean ou Kurt Co­bain, mais plus jeune que Bruce Lee ou Heath Leger). De­puis sa tombe au Père-La­chaise, il a pu voir fleu­rir les hom­mages en tous genres, no­tam­ment un film réa­li­sé par Oliver Stone en 1991 avec un Val Kilmer qui lui res­semble in­croya­ble­ment, et le do­cu­men­taire When You're Strange de Tom di­Cil­lo sorti en juin der­nier.

La bande des­si­née qui vient de sor­tir aux édi­tions Em­ma­nuel Proust est l'œuvre du jour­na­liste Fré­dé­ric Ber­toc­chi­ni, as­so­cié au crayon ins­pi­ré du des­si­na­teur Jef. Ce der­nier, lais­sant de­vi­ner une base de tra­vail consti­tuée de nom­breuses pho­tos, donne à l'en­semble un mé­lange de réa­lisme et de poé­sie oni­rique qui sied par­fai­te­ment à la bio­gra­phie de James Dou­glas Mor­ri­son : un peu de prosaïsme avec la vé­na­li­té de Ray Man­za­rek, un peu de mys­ti­cisme avec le pas­sage d'âme du cha­man... La courte vie de la rock star ayant été consa­crée à l'ou­ver­ture des portes de la per­cep­tion, il est co­hé­rent de la pré­sen­ter à tra­vers un gra­phisme au réa­lisme ul­tra-sty­li­sé, aux noirs pro­fonds et en­voû­tants.
Evi­dem­ment, 116 pages de des­sins pour re­tra­cer une vie en­tière, fût-elle aussi brève que celle qui nous oc­cupe, cela pa­raî­tra un peu léger aux fa­na­tiques, qui n'y trou­ve­ront rien de plus que ce qu'ils savent déjà. La vo­ca­tion de l'album est plu­tôt d'évo­quer la per­son­na­li­té de Jim Mor­ri­son à l'in­ten­tion de ceux qui ne connaissent de lui que les al­bums des Doors et la pierre tom­bale que les pè­le­rins frottent en quête de vi­ri­li­té ou d'ins­pi­ra­tion. Le ré­sul­tat est ef­fi­cace et sé­dui­sant...

This is the end, Beau­ti­ful friend
This is the end, My only friend, the end
It hurts to set you free
But you'll never fol­low me
The end of laugh­ter and soft lies
The end of nights we tried to die
This is the end

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