dimanche 23 octobre 2011

Jim Morrison, Poète du Chaos, noté 5/6 dans Planète BD (par Fabien Gil)


Aujourd'hui, voici la critique de Planète BD qui a apprécié Jim Morrison, Poète du Chaos. L'album a été noté 5-6 par Fabien Gil, l'auteur de l'article.

Pour ceux qui n'arrivent pas à lire :

Le roi lézard est à Paris où il vit les derniers jours de son extraordinaire et courte existence, en compagnie de Pam, sa compagne cosmique. Biographie d'un mythe.


L'histoire : Jim est tranquille, Jim est peinard, accoudé au comptoir, un type entre dans le bar accompagné de sa guitare et commande un whisky. Il est américain lui aussi et entonne « Love her madly » sans reconnaître son auditoire. Ça ramène Jim en 1947, au moment où il perd son père dans un accident violent. Dans l'instant d'après, il avait rencontré l'âme du chaman, pour la première fois. Nostalgique au soir de sa vie, il revit certaines périodes de son existence, les plus marquantes. Son premier amour, Tandy Martin, un ange sans aile, en comparaison à lui, qui déjà se sentait machiavélique. Sa rencontre avec Ray Manzarek, qui engendra la fondation des Doors...

Ce qu'on en pense sur la planète BD : Dès la couverture très seventies, on entre dans l'univers de Jim. Pas celui des Doors, celui de Jim. Chanteur du groupe, certes, mais aussi poète, philosophe, enfant blessé par la mort brutale de son père, rebelle instinctif à toute forme de mercantilisme et artiste emblématique de la divine vague rock des sixties, il incarne la liberté sauvage « à la Woodstock ». Le dessin ombrageux de Jef donne corps au malaise ambiant. Expressifs, qu'ils soient flous ou très dessinés, les visages nous parlent et nous touchent tout au long d'une vie faite de sentiments et d'actes extrêmes. Elle s'est consumée si fortement, qu'elle quittera Jim prématurément. Le récit et les dialogues laconiques de Frédéric Bertocchini donnent un ton triste à cette histoire qui l'est... du point de vue de 1971. Entrecoupé de passages au présent avec Pam, qui cherche à maintenir Jim la tête hors de l'eau, le récit évoque un passé d'une intensité rare et un présent dépressif, d'une noirceur psychologique profonde. Qu'on soit fan du personnage ou non, on reconnaitra le brio de cette adaptation qui se parcourt dans une impression de rêve éveillé. Dans un final très délicat, le chaman qui accueille Jim, lorsque la vie quitte son corps, sait qu'il sera plus heureux dans l'autre monde, davantage à sa place avec les purs esprits. Morisson fut le poète du chaos, il a sa place au panthéon des maudits.

Fabien Gil

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