dimanche 23 octobre 2011

Histoires corses (tome 1) dans la presse


Un article de la bande dessinée Histoires corses, tome 1, dans le Journal de la Corse de cette semaine.

Pour ceux qui n'arrivent pas à lire :

Décidément, la bande dessinée insulaire se porte bien. En ce début d'été, ce sont pas moins de quatre nouveaux albums qui ont vu le jour et qui sont apparus dans les vitrines des librairies corses. Poursuite de la découverte de cette bande dessinée nustrali, avec un éclairage aujourd'hui sur un ouvrage collectif, «Histoires corses ». Un scénariste (Frédéric Bertocchini) et six dessinateurs (Frédéric Federzoni, Alain Luciani, Marko, François Plisson, Michel Espinosa, Eric Rückstühl) nous racontent la Corse à leur manière. L'album est composé de six histoires courtes, de cinq à dix pages, avec des récits humoristiques, des récits historiques ou fantastiques. Un album de 64 pages à découvrir aux éditions DCL.

La Dame de Bonifacio

Les auteurs de « Petru Santu », Frédéric Bertocchini (scénario) et Frédéric Federzoni (dessins) nous peignent de façon tout à fait décalé, et avec humour, l'histoire vraie de la Dame de Bonifacio. Quelle surprise de découvrir les traits du visage de la doyenne des Corses. Les auteurs nous racontent comment cette « Dame », plutôt pulpeuse et aux formes avantageuse, est devenue handicapée. Pour la première fois, Frédéric Federzoni nous livre des planches réalisées en couleur directe. Le dessinateur de Petru Santu pourrait pourquoi pas poursuivre dans cette voie dans l'avenir... Le résultat est réussi.

Sénèque en Corse

Alain Luciani, dit « Al », que l'on connaît pour dessiner chaque semaine dans nos colonnes, nous livre dans cet album, un récit de cinq planches intitulé « Sénèque en Corse ». Al est fidèle à lui-même : un trait semi-réaliste accompagné de hautes envolées lyriques, voire philosophiques. Al fait pénétrer le lecteur dans un concept « absurde », à l'image de l'exil de Sénèque dans le Cap Corse. Poésie et décalage sont au rendez-vous de ce délire illustré.

I Ghjuvannali

Dans un registre plus historique, Bertocchini et le dessinateur parisien François Plisson, nous racontent en cinq planches couleurs le massacre des Ghjuvannali à Carbini. Cinq planches, c'est court, aussi les auteurs ont axé leur récit sur une petite séquence assez agitée et violente de cet épisode tragique. On y découvre une famille de Carbini, et au-delà, tous les villageois, défendre leurs maisons et leur vie. Le récit se termine dans le sang et par le feu.

L'embuscade de Sampiero Corso

Après « Paoli » et plus récemment « Le Bagne de la Honte », Eric Rücsktühl prépare le terrain à une série sur Sampiero Corso. Afin de se familiariser avec le XVIème siècle et l'environnement de Sampiero, ce dernier nous propose cinq pages sur l'embuscade qui eût lieu aux abords du Prunelli, en contrebas d'Eccica. On y découvre Sampiero Corso pourchassé par des Génois et les frères de Vanina d'Ornano. Entre politique et vengeance personnelle, les auteurs nous racontent ainsi les derniers instants de Sampiero. Les couleurs sont assurées par Rémi Langlois. Le résultat est prometteur. Vivement la série ! (prévue pour 2012).

La Confrérie des Morts

Bertocchini et Marko travaillent ensemble depuis plusieurs années, sur des albums collectifs publiés en plusieurs langues, chez un éditeur suisse (BD Force). Dans l'attente de leur premier album complet ensemble, qui sortira en 2012, ces derniers ont renouvelé l'expérience du récit court dans « Histoires corses ». Les auteurs nous racontent une vieille légende corse, « la confrérie des morts». Les cinq planches nous entraînent dans un univers fantastique, et dans le village de Frassetu au XIXème siècle. Mazzerisme et morts-vivants sont au rendez-vous de ces cinq pages aux couleurs somptueuses.


A Stregha bianca

Enfin, l'album se termine avec dix planches en noir et blanc sur le mythe de la « dame blanche », à la sauce corse. Michel Espinosa, qui prépare d'ailleurs d'un thriller politique BD dont l'histoire se déroule dans les sphères du FLNC, nous livre dix planches magnifiques qui nous entraînent dans un univers fantastique et troublant. A stregha bianca, la dame blanche, est également présente dans notre tradition orale insulaire. Accompagné une fois encore par Bertocchini au scénario, Michel Espinosa raconte comment une banale rencontre en pleine nuit à Cauro, peut virer au cauchemar...
Histoires corses, un album très intéressant, instructif et décontracté, à découvrir aux éditions DCL.

E. C.

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