dimanche 23 octobre 2011

Jim Morrison, Poète du Chaos, dans Nice Matin


Un article paru le vendredi 07 janvier 2011, signé Sébastien Pisani pour le texte et Pierre-Antoine Fournil pour la photo.

Pour ceux qui n'arrivent pas à lire :

Le point commun entre Pascal Paoli et Jim Morrison ? Pas évident... Si ce n'est que ces deux personnalités, qui ont exercé leur « art » dans des domaines fort différents, ont laissé à la postérité une œuvre qui les a élevés au rang de mythes. Autant dire que traiter de leur vie, qui plus est par le biais de la BD, relève de la gageure. Les « fans » du Babbu di a Patria et du leader des Doors attendent nécessairement au tournant l'imprudent tenté par l'aventure.
En la personne de Frédéric Bertocchini, on peut dire qu'ils ont trouvé un client. Après les trois tomes traitant de la fresque paoline - consacrés par un bel accueil du public -, le scénariste ajaccien vient de signer un somptueux roman graphique sur Morrison. Audacieux, sans doute, mais surtout très réussi. Sa collaboration avec le dessinateur Jef, organisée par l'éditeur Emmanuel Proust, a clairement remporté les suffrages du milieu exigeant de la BD. Au point de figurer dans la sélection Fnac du festival d'Angoulême 2011.

Une fierté pour l'auteur de Jim Morrison - poète du chaos, qui démontre au détour de cet album de 120 pages qu'il sait parfaitement s'échapper des sujets nustrale. Tant au niveau du texte que du graphisme de Jef et du découpage des séquences, on retrouve un traitement « à l'américaine » qui sied parfaitement à l'univers de Morrison. Sombre, on l'aura compris. Rock, bien sûr. Mais aussi très intime.

« Comme je l'avais fait pour Pascal Paoli, j'ai pris le parti d'utiliser la première personne du singulier. Il se noue ainsi une proximité avec le personnage », indique Frédéric Bertocchini, qui a mis à profit sa formation d'historien pour réunir une abondante documentation, afin de coller au plus près de la vie du grand Jim.« Il y a bien sûr des passages obligés, mais je me suis aussi efforcé de mettre en relief des moments plus méconnus de son existence, notamment lors de l'enfance et de l'adolescence. »

Réaliste, ce graphic-novel ne donne pas dans la complaisance et restitue la folie, tour à tour géniale et autodestructrice, du Roi Lézard. La transe de celui qui se voyait chaman, aussi, par un beau traitement symbolique de quelques épisodes. Bref, à découvrir de toute urgence en attendant les prochains albums signés Bertocchini. Il y en aura une bonne demi-douzaine cette année. Dans un registre relatif à la Corse, avec ses compères dessinateurs Rückstühl ou Federzoni, mais aussi dans une adaptation du Horla, voire dans une fructueuse collaboration avec un scénariste et journaliste irlandais. On piaffe d'impatience.

Sébastien Pisani

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